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Résultat de recherche d'images pour "10 18 femme insigne" CVT-Desorientale-2014 Couverture Arte, tome 1 Couverture Agnès Sorel maîtresse de beauté

vendredi 15 juillet 2016

Agnès Sorel maîtresse de beauté

Informations

Couverture Agnès Sorel maîtresse de beauté

Genre : Roman historique
Parution de la version originale : 6 novembre 2014
Edition : Editions Télémaque
Parution de l’édition : 29 octobre 2015
Nombre de pages : 320
Langue d’origine : Anglais
Auteur : Princesse Michael de Kent
Traducteur : Laurence Laroche
Prix indicatif : 22 Euros [17,50 Euros chez France Loisir]

Résumé

« La Reine des Quatre Royaumes est morte. Agnès Sorel, belle et innocente suivante de quatorze ans, attire l'attention de la cour en deuil grâce à son talent pour provoquer les confidences. Nantie de la confiance de la défunte reine Yolande, Agnès séduit tous ceux qu'elle rencontre, mais pas autant que le roi de France nouvellement couronné, Charles VII.
Employée comme demoiselle de compagnie par la reine Marie d'Anjou, Agnès se retrouve installée à la cour, et malgré son honnêteté ne peut s'empêcher de tomber amoureuse du roi. Comme leur relation s'approfondit et que l'influence d'Agnès sur le roi grandit, elle est considérée avec suspicion par le tribunal. Tourmentée par la culpabilité mais incapable de repousser les avances du roi, Agnès est forcée de choisir entre son amour pour Charles et son estime d'elle-même.
Dans ce roman extraordinaire, Son Altesse Royale la princesse Michael de Kent raconte l'histoire qui fait de l'empathie le pouvoir ultime. »

Mon avis

En premier lieu, un grand merci à France Loisir, qui m’a permis de lire ce roman, dans le cadre de Top Lecteur.

Ce roman est en fait le deuxième d’une série, il s’agit du tome 2 de la saga Anjou. Le premier tome était centré sur la reine des quatre royaumes : Yolande d’Anjou. Ici, l’auteur a centré l’intrigue sur Agnès Sorel, une des maîtresses de Charles VII qui lui a beaucoup apporté, autant niveau conseil, que d’enfants.

On suit donc l’avènement d’Agnès en tant que maîtresse du roi de France Charles VII pas à pas, juste après la mort de Yolande d’Aragon, reine des quatre royaumes, la belle-mère de sa maîtresse, Isabelle d’Anjou.

L’histoire se passe quelques années après le premier tome. La reine Yolande vient de mourir, son fils René et sa femme Isabelle viennent lui rendre un dernier hommage lors de ses funérailles, en les organisant et en invitant les personnes qui connurent la Reine des quatre Royaumes. Agnès Sorel est là, car Isabelle d’Anjou, l’épouse du fils de Yolande, René d’Anjou, est une de ses dames de compagnies. Mais, ce n’est pas tout.

En plus de cela, la jeune Agnès, âgée alors de vingt ans au début de l’histoire, a passé une partie des derniers mois vécues par Yolande avec elle, avant de repartir quelques semaines avant sa mort pour aider sa maîtresse à préparer le retour de René. Le retour, car ce dernier se battait pour garder un des royaumes que lui a légué sa mère (il en a pris possession à la mort de son père, des années plus tôt) : celui de Sicile. Malheureusement, la guerre démarrée depuis de nombreuses années, du temps du mari de Yolande, Louis II d’Anjou, ayant couté la vie de ce dernier et du frère aîné de René, Louis III d’Anjou, a pris fin d’une triste manière, puisqu’il a perdu ce royaume que sa mère chérissait tant. Le royaume était convoité par un cousin depuis bien des années : Alphonse d’Aragon, qui a remporté la bataille. René a fui, il n’y avait aucune victoire possible, tout était perdu. Il s’en est voulu, beaucoup et n’est pas remonté voir sa mère directement, ayant honte. Tristement, Yolande est morte avant qu’il ne fasse le voyage pour l’Anjou. Cela le tourmente beaucoup. Grâce à Agnès, il va savoir ce que sa mère pensait de tout cela.

Au fur et à mesure des chapitres, on finit par comprendre que Yolande a inculqué des valeurs nouvelles et des choses importantes à Agnès, notamment comment se comporter envers le roi de France ! Cela avait surpris la jeune femme à l’époque, et elle finit par comprendre que Yolande avait quelque chose derrière la tête en faisant tout cela. Elle avait pour but de rapprocher Agnès de Charles VII pour lui prodiguer de bons conseils lorsqu’elle ne serait plus de ce monde ! Et cela a marché, et plus que ce que Yolande n’a dû espérer.

Agnès était intelligente, bonne, belle et honnête, ce qui lui a permis de vite se faire repérer et avoir la place qu’elle a eu avec Charles VII. C’était une femme intègre qui savait toujours ce qu’il fallait faire, continuant de se servir des conseils donnés par Yolande mais se servant aussi de son intuition. Cependant, cela n’a pas plu à tout le monde. La jeune femme mourut à 28 ans, dans des circonstances plus que douteuses. La mort n’était pas naturelle, cela est sûre. On ne sait pas qui est à l’origine de sa mort, ni quoi, mais on peut soupçonner l’entourage du roi, qui devait réprouver cette union illégitime et qui se savait de tous. Comme Agnès avait un certain pouvoir sur le roi, cela a dû en énerver plus d’un. Une fin bien triste pour une jeune femme qui a fait de grandes choses, venant d’un milieu peu aisé et ayant la tête bien faîte. Son parcours est vraiment bluffant et l’auteur a su lui rendre justice. Grâce à ce roman, on en sait plus sur elle, sur ce qu’elle a été et le rôle qu’elle a joué au côté du roi de France.

Le roman démarre doucement pour nous poser le décor, nous présenter les personnages, nous situer l’action du récit. Même si c’est une fiction, c’est très instructif, car bien documenté. Les faits dépeints ici ont bel et bien eu lieu.

La plume de l’auteur est belle et soignée. Les dialogues sont écrits avec finesse et justesse qui peuvent nous faire penser que les personnages Historique auraient bien pu dire cela.  Un seul point négatif : il y a parfois quelques longueurs et un petit peu trop de louanges sur Yolande ou Agnès, ce qui peut parfois agacer étant donné que l’on comprend très vite qu’elles étaient des femmes remarquables. Cependant, ça ne gâche en rien la qualité du roman.

En plus de l’histoire d’Agnès, il y a, en fond, le conflit avec les Anglais, qui durait depuis de très longues années en France. Les tensions politiques sont aussi bien retranscrites. Cela permet aussi de voir qu’Agnès a joué un rôle très important dans la politique du royaume, donnant aussi des conseils au roi sur ce sujet.

Ce qui est intéressant ici, en plus d’avoir une histoire prenante, c’est que tout est très fidèle historiquement, très bien documenté. Une autre particularité du livre, l’auteur, la princesse Marie-Christine de Kent (appelé Michael de Kent, car étant l’épouse de ce dernier) est la descendante de Yolande d’Aragon mais aussi d’Agnès Sorel ! L’auteur admire ses ancêtres, et cela se sent. Après tout, Agnès Sorel était en effet une femme admirable qui a su user de son charme et de son intelligence pour permettre à Charles VII de prendre les bonnes décisions, ce qui est très bien dépeint dans le roman.

Pour résumer, un roman captivant pour en apprendre plus sur Agnès Sorel, une femme qui marqua son temps autant par sa grâce et sa beauté que pour son intelligence et avoir redonné le goût de vivre à Charles VII. Une dame au destin grandiose, qu’elle-même ne soupçonnait pas en commençant comme demoiselle d’honneur d’Isabelle d’Anjou. Une histoire intéressante et très bien écrite.
Ma note


Et vous, l'avez-vous lu ? Si oui, qu'en avez-vous pensé ? Avez-vous envie de le lire si non ? N'hésitez pas à me faire part de votre avis dans les commentaires.

A tout bientôt,
Littérairement vôtre,
Nimgarthielle

jeudi 14 juillet 2016

Une autre idée du silence

Informations
Couverture Une autre idée du silence
Genre : Roman Historique
Parution de la version originale : 12 mai 2015
Edition : Denoël
Parution de l’édition : 3 septembre 2015
Nombre de pages : 400 pages
Langue d’origine : Anglais [Australie]
Auteur : Robyn Cadwallader
Traducteur : Perrine Chambon et Arnaud Baignot
Prix indicatif : 22,50 Euros [Et 17.99 Euros chez France Loisir]
Résumé
« Angleterre, 1255. À seulement dix-sept ans, Sarah décide de devenir anachorète. Dévouée à Dieu, elle vivra recluse dans une petite cellule mesurant neuf pas sur sept à côté de l'église du village. Fuyant le deuil de sa sœur adorée, morte en couches, et la pression d'un mariage imposé, elle choisit de renoncer au monde, à ses dangers, ses désirs et ses tentations, pour se tourner vers une vie de prière. Mais petit à petit elle comprend que les murs épais de sa cellule ne pourront la protéger du monde extérieur. ‘Une autre idée du silence’ raconte l'histoire intemporelle d'une femme rebelle, prête à des sacrifices inimaginables pour se libérer des chaînes de la société. Elle enchante et hante le lecteur jusqu'à la dernière page. »
Mon avis
Tout d’abord, je remercie France Loisir, grâce à qui j’ai pu lire ce roman, dans le cadre de Top-Lecteur.
L’histoire se déroule en Angleterre, au moyen-âge, plus précisément en 1255.
Sarah à 17 ans, est fille de marchand et a une vie confortable. Un jour, elle perd sa sœur cadette, Emma, qui meurt en couche. C’est le premier déclencheur de sa réclusion. Elle est dévastée, car elle était proche de sa sœur. De plus, un homme la presse de l’épouser. Et cela, elle ne supporte pas non plus! Elle va décider de tout quitter, pour entrer dans une autre vie, faîtes de prière et de recueillement.
Elle va quitter son confort pour une vie de recluse, dévouée à Dieu. Un moyen pour elle de fuir le monde des hommes et la réalité qu’elle ne peut pas affronter.
Sarah choisit de devenir anachorète et donc de passer le reste de sa vie enfermée dans une cellule, à prier, sans plus voir l’extérieur. En choisissant cette voie, la règle lui impose d’oublier son passé. Elle espère ainsi que la douleur provoquée par la perte de sa sœur s’atténuera. Et pourtant, cela ne sera pas le cas, loin s’en faut.
Lors de sa réclusion, elle ne va cesser d’y penser. On mettra à son service deux servantes, et grâce à elles, elle va vouloir savoir ce qu’il se passe à l’extérieur, au contraire de la règle de son ordre.
On vit avec elle tout ce qu’il se passe dès le début de sa réclusion. Ses questionnements intérieurs, sa remise en question, la douleur de la perte de sa sœur, de sa vie d’avant aussi. On ressent toute ses émotions. On se sent même avec elle, dans la cellule, si petite, où elle vit à présent, sans ne plus voir la lumière du jour.
L’écriture bien que retraduisant parfaitement la situation a du mal à rendre le personnage de Sarah. On comprend sa décision mais en même temps, elle est égoïste dans ce choix. De mauvaises raisons ont conduit son choix pour ce style de vie entièrement dédié à Dieu, surtout quand ce n’est pas la foi qui le guide .
Tout n’est pas centré sur la vie en cellule de Sarah et heureusement, car ces passages sont très pesants. L’évocation de sa vie passée, de son autodestruction (se nourrir peu, se flageller, etc.) est très dur à lire. Surtout quand on prend conscience qu’elle finit par se demander si cela à un sens, si elle a bien fait de choisir cette réclusion, plutôt que d’affronter le monde et sa vie.
On voit en plus évoluer d’autres personnages, qui vivent autour de Sarah, dans le village. Cela permet à l’auteur de livrer une description intéressante de la vie au moyen-âge. Les modes de vie, les croyances et le quotidien sont très bien dépeints. Tout aussi instructif est la découverte d’un ordre religieux méconnu, celui des anachorètes. Ces recluses menaient une vie dure et totalement dédiée à la religion et à la quête de la spiritualité.
Le sujet est dur et grave, l’auteur sait l’aborder en finesse et réussit à créer un sentiment de malaise chez le lecteur. La lecture est dérangeante, voire oppressante. En se mettant à la place de cette jeune fille, on la comprend peu, se disant que c’est un réel gâchis que de passer le reste de sa vie à attendre la mort. Car oui, La cellule est le seul lieu dans lequel l’anachorète évolue jusqu’à sa mort. Sa condition de vie l’entraîne à mourir à petit feu. Il est fort choquant qu’une femme préfère choisir une vie aussi âpre et dure, où la joie n’est plus, où tout est noir, fait d’un triste quotidien de souffrances que s’inflige Sarah.
Le roman tire un peu trop en longueur sur les scènes de vie en cellule de Sarah, se répète souvent aussi. Cela peut provoquer une sensation d’ennui.
A priori le sujet m’intéressait beaucoup, la période est une de mes favorites. L’auteur a su rendre le personnage antipathique dans le cadre d’une histoire sordide mettant en œuvre beaucoup de répétitions. Malgré l’écriture douce et délicate de Robyn Cadwallader, un point fort du roman, je n’ai pas éprouvé le plaisir attendu dans la lecture de cet ouvrage.
A noter une documentation très fournie de l’auteur, historienne, sur l’ordre des anachorètes et la période qui rend les situations très réaliste.

En bref, un roman à conseiller si vous aimez l’Histoire, le moyen-âge et en découvrir plus sur un ordre religieux peu connu, celui des anachorètes, ce livre vous apportera beaucoup d’informations sur le sujet. Même si, pour ma part, ce ne fut pas une lecture excellente, je reconnais la qualité de l’ouvrage.  

Ma note

Et vous, l'avez-vous lu ? Si oui, qu'en avez-vous pensé ? Avez-vous envie de le lire si non ? N'hésitez pas à me faire part de votre avis dans les commentaires.

A tout bientôt,
Littérairement vôtre,
Nimgarthielle