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jeudi 14 juillet 2016

Une autre idée du silence

Informations
Couverture Une autre idée du silence
Genre : Roman Historique
Parution de la version originale : 12 mai 2015
Edition : Denoël
Parution de l’édition : 3 septembre 2015
Nombre de pages : 400 pages
Langue d’origine : Anglais [Australie]
Auteur : Robyn Cadwallader
Traducteur : Perrine Chambon et Arnaud Baignot
Prix indicatif : 22,50 Euros [Et 17.99 Euros chez France Loisir]
Résumé
« Angleterre, 1255. À seulement dix-sept ans, Sarah décide de devenir anachorète. Dévouée à Dieu, elle vivra recluse dans une petite cellule mesurant neuf pas sur sept à côté de l'église du village. Fuyant le deuil de sa sœur adorée, morte en couches, et la pression d'un mariage imposé, elle choisit de renoncer au monde, à ses dangers, ses désirs et ses tentations, pour se tourner vers une vie de prière. Mais petit à petit elle comprend que les murs épais de sa cellule ne pourront la protéger du monde extérieur. ‘Une autre idée du silence’ raconte l'histoire intemporelle d'une femme rebelle, prête à des sacrifices inimaginables pour se libérer des chaînes de la société. Elle enchante et hante le lecteur jusqu'à la dernière page. »
Mon avis
Tout d’abord, je remercie France Loisir, grâce à qui j’ai pu lire ce roman, dans le cadre de Top-Lecteur.
L’histoire se déroule en Angleterre, au moyen-âge, plus précisément en 1255.
Sarah à 17 ans, est fille de marchand et a une vie confortable. Un jour, elle perd sa sœur cadette, Emma, qui meurt en couche. C’est le premier déclencheur de sa réclusion. Elle est dévastée, car elle était proche de sa sœur. De plus, un homme la presse de l’épouser. Et cela, elle ne supporte pas non plus! Elle va décider de tout quitter, pour entrer dans une autre vie, faîtes de prière et de recueillement.
Elle va quitter son confort pour une vie de recluse, dévouée à Dieu. Un moyen pour elle de fuir le monde des hommes et la réalité qu’elle ne peut pas affronter.
Sarah choisit de devenir anachorète et donc de passer le reste de sa vie enfermée dans une cellule, à prier, sans plus voir l’extérieur. En choisissant cette voie, la règle lui impose d’oublier son passé. Elle espère ainsi que la douleur provoquée par la perte de sa sœur s’atténuera. Et pourtant, cela ne sera pas le cas, loin s’en faut.
Lors de sa réclusion, elle ne va cesser d’y penser. On mettra à son service deux servantes, et grâce à elles, elle va vouloir savoir ce qu’il se passe à l’extérieur, au contraire de la règle de son ordre.
On vit avec elle tout ce qu’il se passe dès le début de sa réclusion. Ses questionnements intérieurs, sa remise en question, la douleur de la perte de sa sœur, de sa vie d’avant aussi. On ressent toute ses émotions. On se sent même avec elle, dans la cellule, si petite, où elle vit à présent, sans ne plus voir la lumière du jour.
L’écriture bien que retraduisant parfaitement la situation a du mal à rendre le personnage de Sarah. On comprend sa décision mais en même temps, elle est égoïste dans ce choix. De mauvaises raisons ont conduit son choix pour ce style de vie entièrement dédié à Dieu, surtout quand ce n’est pas la foi qui le guide .
Tout n’est pas centré sur la vie en cellule de Sarah et heureusement, car ces passages sont très pesants. L’évocation de sa vie passée, de son autodestruction (se nourrir peu, se flageller, etc.) est très dur à lire. Surtout quand on prend conscience qu’elle finit par se demander si cela à un sens, si elle a bien fait de choisir cette réclusion, plutôt que d’affronter le monde et sa vie.
On voit en plus évoluer d’autres personnages, qui vivent autour de Sarah, dans le village. Cela permet à l’auteur de livrer une description intéressante de la vie au moyen-âge. Les modes de vie, les croyances et le quotidien sont très bien dépeints. Tout aussi instructif est la découverte d’un ordre religieux méconnu, celui des anachorètes. Ces recluses menaient une vie dure et totalement dédiée à la religion et à la quête de la spiritualité.
Le sujet est dur et grave, l’auteur sait l’aborder en finesse et réussit à créer un sentiment de malaise chez le lecteur. La lecture est dérangeante, voire oppressante. En se mettant à la place de cette jeune fille, on la comprend peu, se disant que c’est un réel gâchis que de passer le reste de sa vie à attendre la mort. Car oui, La cellule est le seul lieu dans lequel l’anachorète évolue jusqu’à sa mort. Sa condition de vie l’entraîne à mourir à petit feu. Il est fort choquant qu’une femme préfère choisir une vie aussi âpre et dure, où la joie n’est plus, où tout est noir, fait d’un triste quotidien de souffrances que s’inflige Sarah.
Le roman tire un peu trop en longueur sur les scènes de vie en cellule de Sarah, se répète souvent aussi. Cela peut provoquer une sensation d’ennui.
A priori le sujet m’intéressait beaucoup, la période est une de mes favorites. L’auteur a su rendre le personnage antipathique dans le cadre d’une histoire sordide mettant en œuvre beaucoup de répétitions. Malgré l’écriture douce et délicate de Robyn Cadwallader, un point fort du roman, je n’ai pas éprouvé le plaisir attendu dans la lecture de cet ouvrage.
A noter une documentation très fournie de l’auteur, historienne, sur l’ordre des anachorètes et la période qui rend les situations très réaliste.

En bref, un roman à conseiller si vous aimez l’Histoire, le moyen-âge et en découvrir plus sur un ordre religieux peu connu, celui des anachorètes, ce livre vous apportera beaucoup d’informations sur le sujet. Même si, pour ma part, ce ne fut pas une lecture excellente, je reconnais la qualité de l’ouvrage.  

Ma note

Et vous, l'avez-vous lu ? Si oui, qu'en avez-vous pensé ? Avez-vous envie de le lire si non ? N'hésitez pas à me faire part de votre avis dans les commentaires.

A tout bientôt,
Littérairement vôtre,
Nimgarthielle

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